Notre Boîte-à-Penser comme Une Bénédiction et Une Malédiction

Comment pouvons-nous encore survivre à d’innombrables événements traumatisants, des catastrophes écologiques aux troubles politiques en passant par les calamités familiales et les difficultés personnelles, alors que certains en meurent? Nous devons être joyeux car nous avons reçu un mécanisme naturel qui gère tous ces stress. Sinon, nous devrions les affronter à longueur de la journée, et effectivement, nous deviendrions fous.

Nous avons tous deux boîte-à-penser: le conscient et l’inconscient. Ne vous y trompez pas: notre cerveau fait référence à un domaine physiologique, tandis que notre boîte-à-penser est le domaine de la réflexion et de prise de décision.

Le conscient nous connecte à la réalité extérieure en utilisant les cinq sens et la mémoire à court terme. En revanche, notre inconscient prend le contrôle de la réalité intérieure et de la mémoire à long terme. L’inconscient gère tous les innombrables événements traumatisants dont nous avons parlé plus tôt grâce à des mécanismes comme l’oubli ou le refoulement. On comprend désormais pourquoi on ne devient pas fou après avoir été exposé à un événement traumatisant: l’inconscient a fait, au mieux, un excellent travail d’amortisseur. C’est une bénédiction, car nous faisons figure de résilients.

Ne vous réjouissez pas trop tôt!

La mauvaise nouvelle est que notre boîte-à-penser est divisé. L’inconscient ne maintient pas de canal de communication approprié avec le conscient, mais il opère délibérément dans le secret le plus complet. L’inconscient a sa raison que le conscient ne connaît pas. En conséquence, les personnes traumatisées perdent des informations et ne peuvent pas expliquer avec précision ce qui s’est passé ni même trouver des mots pour décrire l’indicible. Les professionnels de la santé mentale s’efforcent vainement de proposer la thérapie appropriée pour les aider.

Au pire, lorsqu’il s’agit de gérer le trauma, l’inconscient est un très mauvais dépanneur. On lit qu'Humanité est devenue la promotrice du traumatisme qu’elle a vécu à l’âge de 14 ans. Il n’existe pas de survivant qui puisse prétendre être un être humain à part entière. Les survivants ne survivent pas même si la folie n’est pas inscrite sur leurs visages.